JO 2021 – Athlétisme : « Je ne pouvais pas bâcher le truc », Lavillenie n’a pas voulu abandonner malgré la douleur

De notre envoyé spécial à Tokyo,

Les yeux dans le vague, il est resté pour voir Mondo Duplantis, déjà assuré du titre olympique, tenter d’effacer son record du monde, en vain. Parce que les deux hommes « ont des liens qui vont au-delà du sport. Si j’avais été à sa place, ça m’aurait fait chier de pas partager ce moment ». Mais Renaud Lavillenie est un peu ailleurs. Il repense à ce saut d’échauffement qui s’est mal goupillé, l’obligeant à atterrir sur la piste en mettant tout son poids sur son pied valide. « Un retour piste comme ça en grand championnat, avec une perche avec laquelle j’avais fait deux sauts qui s’étaient bien passés… J’ai dû faire une erreur dans ma course ».

« Vu l’échauffement que je faisais…»

Le champion olympique de Londres comprend immédiatement que c’est fini. La « talonnade » est trop forte et la douleur se diffuse petit à petit. De loin, depuis la tribune de presse, on le voit mettre de la glace sur le pied endolori, alors que la cheville gauche, celle qui a nécessité tant de soins depuis cette maudite entorse à Sotteville, a l’air de tenir le coup. « Franchement, vu l’échauffement que je faisais, et je pense que je me connais assez bien, je vois pas comment je ne fais pas 5m92 [soit la 2e place derrière Duplantis] ».

Mais la question qui se pose, à ce moment-là, c’est plutôt de savoir si Renaud Lavillenie va sauter tout court. Il parlemente longuement avec son coach, avec le médecin de l’équipe de France. « Je suis pas du genre à abandonner en claquant des doigts. Avec tout le boulot fait sur la cheville, c’était hors de question de bâcher le truc. J’ai pensé à tout, mais à chaque fois que je me posais la question de sauter, la réponse était « je donne tout » quitte à ce que je me fasse encore plus mal ».

« Inconcevable de finir comme ça »

D’abord une impasse à 5m55, et puis une tentative à 5m70. Ça passe à l’arraché. « J’ai aucune idée de la façon dont je le passe. C’est la tête qui m’a fait sauter, le corps avait juste à suivre. Le fait d’être un dur au mal et de débrancher le cerveau sur certaines zones, c’est ce qui m’a permis de sauver les meubles ». Au bluff, Lavillenie patiente jusqu’à 5m87, puis deux fois à 92. Mais c’est trop haut pour ses moyens du soir. La troisième médaille olympique attendra Paris. « C’est inconcevable de finir comme ça. Je ne me pose même pas la question de savoir où je serai en 2024 ». Ça tombe bien, nous non plus.

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