Selon Le Figaro, le gouvernement étudierait le report des élections départementales et régionales, prévues pour juin 2021. Une piste qui interroge les poids lourds de la droite, qui se demandent s’il ne s’agit pas là d’une stratégie politique d’Emmanuel Macron.
Les élections départementales et régionales vont-elles être une nouvelle fois repoussées ? C’est en tout cas une hypothèse sur laquelle planche Emmanuel Macron et le gouvernement, selon une information rapportée par Le Figaro ce jeudi 18 mars. Après un premier report – elles auraient dû se tenir initialement en mars – l’exécutif étudie la possibilité de décaler une nouvelle fois la date du scrutin. À droite, certains poids lourds se demandent s’il s’agit réellement de considérations sanitaires et non pas d’une stratégie politique de la part d’Emmanuel Macron. “Reporter les élections régionales et départementales ? Emmanuel Macron avait inventé les commerces non essentiels, il crée désormais les élections non essentielles ! La ficelle commence à être un peu grosse“, s’agace un président de région auprès de nos confrères.
Pour le président des députés LR, Damien Abad, cette décision serait “une erreur” : “Ce serait une erreur d’opposer la vie démocratie et l’exigence de protection sanitaire dans une visée purement cynique”, assure-t-il. Et d’ajouter : “On ne peut pas donner le sentiment aux Français qu’il y aurait ceux qui veulent les protéger d’un côté et les autres qui veulent des élections. Dans tous les pays européens, on a voté. L’enjeu est d’organiser ces élections et la vie démocratique sous protection“, explique le président du groupe LR à l’Assemblée Nationale, pointant du doigt une contradiction de la part du chef de l’État qui a annoncé aux Français qu’il fallait désormais apprendre à “vivre avec le virus.”
Une stratégie qui pose question à droite
Ils sont en effet plusieurs, à droite, à s’interroger sur cette stratégie mise en place. “La majorité ne s’attendant pas à faire des résultats flamboyants dans ces élections, cela fait aussi partie du contexte mais en bon républicain que je suis, j’ose espérer que cela n’entre pas en ligne de compte”, espère Dominique Bussereau, président de l’Assemblée des départements de France. Et Bruno Retailleau d’enfoncer le clou : “Emmanuel Macron va tout tenter. Il est bien meilleur à gérer son avenir qu’à gérer la France”, fustige-t-il dans les pages du Figaro, estimant que le président de la République défend un “intérêt personnel.”
“L’obsession du président est de protéger les gens”, se défend l’Élysée
Pour le président du groupe Les Républicains au Sénat, il est tout à fait envisageable de faire campagne malgré le contexte sanitaire. “Qu’on arrête de nous dire que l’on peut télétravailler et ne pas faire de télécampagne”, s’agace-t-il. De son côté, l’Élysée se défend : “L’obsession du président est de protéger les gens. Il ne prendra pas de décision, y compris le maintien d’une campagne, qui irait à cet encontre“, avance une source.
La question concerne davantage l’organisation de la campagne électorale que le jour du scrutin : “Si on n’a pas un délai de deux mois pendant lequel les gens peuvent se rencontrer, il est compliqué de faire campagne”, estime une source au sommet de l’État. “Le fil rouge, c’est qu’il faut pouvoir voir les gens“, explique une autre. L’opposition se laissera-t-elle convaincre ? Rien n’est moins sûr…
Crédits photos : Jacques Witt/Pool/Bestimage
Click Here: custom product design