Nice : « Il y a une communauté qui vous encense mais aussi qui vous harasse », confie l’Azuréenne Karina Vigier, Tiktokeuse de 52 ans aux 363.000 abonnés

Karina Vigier, 52 ans, a débuté sur ses vidéos TikTok en mars 2020. Elle a maintenant plus de 363.000 abonnés.Cette éditrice de formation montre sur les réseaux sociaux son goût pour la mode à sa communauté « XXL », intergénérationnelle.Elle a également beaucoup de projets qu’elle compte développer avec des influenceurs du monde entier sur la Côte d’Azur.

Elle est arrivée « par hasard » et par ennui sur TikTok et recense désormais plus de 363.000 followers sur ce réseau. A 52 ans,  Karina Vigier, éditrice de magazines de mode, compte désormais faire rayonner la Côte d’Azur. Elle s’est confiée à 20 Minutes sur ce succès soudain et sur comment elle comptait le transformer.

Comment êtes-vous arrivée sur ce réseau considéré comme le préféré des adolescents ?

C’était par hasard. On était à Copenhague avec ma fille de 20 ans qui rigolait chaque soir en faisant défiler les vidéos sur TikTok. Un jour, comme on s’ennuyait beaucoup, je me suis greffée et on s’est dit qu’on allait en faire une en utilisant mon goût pour la mode et le vintage. On a mis quatre heures ! Maintenant, il me faut vingt minutes. Mais le TikTok a fait 330.000 vues. Noholita, une instagrameuse très suivie avec un million d’abonnés, l’a reposté en disant qu’elle aimerait être comme moi plus tard. En une nuit, je suis passée de 30 à 6.000 followers. Ensuite, c’est allé très vite. La maison de disques d’Aya Nakamura m’a contactée pour faire des transitions sur une de ses chansons, et après, il y en a eu d’autres. La plus grosse collaboration, c’était avec Zalando où j’ai eu 32 millions de vues sur un post.

Vous êtes maintenant considérée comme une influenceuse, comment le vivez-vous ?

Je préfère dire que je suis Tiktokeuse, même si c’est un terme de jeunes. Après, je n’ai jamais signé pour ça (rires). Je ne quitterai pas mon métier pour les réseaux sociaux mais je me rends compte que c’en est vraiment un. Pour le reste, je n’ai pas changé parce que j’ai désormais plus de visibilité. J’ai toujours été dans l’exubérance avec des lunettes trop larges ou des vêtements atypiques colorés. Je me sers de cette influence, même si je préfère le mot en anglais « inspiring », pour échanger avec ma communauté, répondre à leurs questions tout en transformant ce succès.

De qui se compose votre communauté ?

Je dis souvent qu’elle est XXL. Ça va de jeunes de 13 ans qui me voient comme dans le film Le diable s’habille en Prada, d’autres de la vingtaine qui s’interrogent sur les métiers de la mode à des nouvelles mamans dont la priorité n’est plus leur look. J’ai aussi des femmes de mon âge qui me demandent des conseils parce qu’elles voient leur corps changer. J’ai eu des messages où on me remerciait pour les messages que je faisais passer. Quand ça arrive, je me dis que si j’en ai dix comme ça, j’ai fait mon job !

Comment gérez-vous ce succès ?

Je n’ai pas de profil de carrière, pas d’objectif dans ce domaine. Je vis au jour le jour même si c’est vrai que je gagne plus en étant tiktokeuse qu’éditrice. Le constat, c’est surtout qu’il y a une communauté qui vous encense mais aussi qui vous harasse. Si on pense que les influenceurs sont éphémères, les « haters » [haineux, en français], sont bien pérennes. Et ils attaquent toujours sur le même point : mon âge. Le pire, c’est que parfois, ce sont des autres femmes. Au début, ça me rendait triste et je me demandais où était passé ce mot à la mode de « sororité », mais maintenant, je ne lis plus ces commentaires. Je ne veux plus être touchée par ce genre de choses. Après, je conçois que c’est déstabilisant. Avec les réseaux sociaux, on a toujours l’impression que la personne qu’on suit, est notre amie.

Et si tout s’arrête ?

Je n’ai pas peur. Je pense que ma force est aussi de savoir faire évoluer les choses qui se passent autour de moi. Je sais que je suis capable de rebondir, rien que par le réseau que je me suis créé. On prépare beaucoup de projets, notamment avec les acteurs locaux. En attendant, je m’amuse. Et puis, Vogue USA m’a interviewée, donc ça valait le coup (rires).

Il y a d’autres projets alors ?

Avec mon assistant Axel, on a créé notre agence « Point G » qui va, notamment, nous servir à développer des partenariats avec les acteurs locaux de la Côte d’Azur. On veut faire venir des influenceurs d’ailleurs pour faire rayonner le territoire à une plus grande échelle. Je suis aussi en train de préparer une masterclass sur les métiers de la mode. On s’est aussi dit qu’on allait aider des personnes très connues sur TikTok, de la communauté LGBTQ +, pour leur permettre de transformer leur expérience sur ce réseau et faire en sorte de gagner leur vie grâce à ça. Je veux mettre en relation et permettre de nourrir cette relation. De toute façon, tant que je me réveille avec la banane, c’est que tout roule, alors on continue !

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