Ils s’aiment et depuis trente-neuf ans, William et Catherine Renault ont partagé les joies de fonder une famille mais aussi les galères d’un couple marié. Il y a onze ans, une maladie neuromusculaire a cloué cet habitant dans un fauteuil roulant. « La Terre entière n’est pas responsable de mon problème, on s’en est toujours sortis, il a toujours fallu qu’on se batte. Mais là on n’en peut plus », peste cet habitant de Lavaur, dans le Tarn, une commune dont il est élu.
William et Catherine ont pris une décision radicale : ils s’apprêtent à divorcer « par amour », mais aussi pour faire entendre la voix de milliers de couples comme eux qui partagent les mêmes difficultés. Car chaque mois, l’allocation adultes handicapés qu’il perçoit couvre à peine les dépenses nécessaires qu’il a engagées pour changer sa voiture ou encore son fauteuil, il lui manque 460 euros pour tout couvrir. Une allocation réduite car Catherine travaille et perçoit un salaire. L’AAH est ainsi indexée aux revenus du conjoint, et peut carrément être supprimée si celui-ci gagne plus 2.270 euros net par mois.
La donne aurait pu changer pour les 270.000 couples concernés en France il y a quinze jours, lorsque l’Assemblée nationale a examiné proposition de loi dont l’objectif était d’individualiser le versement, et donc de ne plus prendre en compte le salaire des conjoints. « Mais le gouvernement a balayé ça d’un revers de main en disant que cela allait coûter 20 milliards d’euros aux finances de l’Etat. Nous sommes des citoyens quand même, on existe », peste William.
Le couple a pris rendez-vous avec des avocats pour faire avancer la procédure de divorce. S’ils venaient à se séparer juridiquement, William percevrait chaque année une AAH revalorisée d’environ 6.000 euros. « C’est dur pour nous mais aussi pour les enfants. Il faut penser aussi à ceux qui ne peuvent pas avoir et élever des enfants ensemble », déplore Catherine qui pense à tous les couples dans la même situation qu’eux et qui font souvent le choix de ne pas se marier pour des questions financières.
Sophie Cluzel évoque une réforme dès janvier prochain
Sollicité sur le cas du couple tarnais lors de son passage à l’antenne de RTL, jeudi, Sophie Cluzel leur a demandé de surtout, ne pas divorcer. « La réforme que je porte, c’est pour aider les couples qui en ont le plus besoin. Grâce à la réforme que nous portons, nous allons aider les 120.000 bénéficiaires de l’AAH en couple qui en ont le plus besoin. Ils pourront continuer à avoir leur AAH à taux plein quand leur conjoint sera au SMIC. En l’occurrence M. Renault, ce sera 120 euros de plus par mois qu’il va pouvoir toucher grâce à cette réforme. C’est une réforme extrêmement pragmatique, sur lequel nous avons travaillé justement pour corriger certaines situations pour ceux qui en ont le plus besoin et qui entrera en vigueur dès le 1er janvier », a répondu la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées.
🗣️ “Surtout ne divorcez pas !”, répond @s_cluzel à William Renault qui a décidé de divorcer pour continuer de percevoir son Allocation adultes handicapés, la ministre promet une réforme pour le 1er janvier 2022 #RTLSoir avec @ThomasSotto
— RTL France (@RTLFrance) July 1, 2021
« Ce sont des promesses, on ne peut pas vivre sur des promesses quand on a des dettes. Elle va venir les rembourser, Mme Cluzel ? Elle avait la possibilité d’intervenir sur l’AAH avant, pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? On est obligés de se mettre à poil pour avoir quelque chose, on n’a pas envie de parler de notre intimité, de dire qu’on est en situation de handicap », insiste William Renault. Et de citer la conversation qu’il a eue avec son fils la veille. « Il me rappelait en comparaison que quand un salarié est en arrêt maladie, ses indemnités ne sont pas indexées à celles de son conjoint. Alors que nous oui », conclut-il.
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