L’équipe commerciale du célèbre joaillier Harry Winston est affirmative. En 2012, les ventes de bagues de fiançailles ne se sont jamais aussi bien portées. Diamants en tête. Revenus en grâce après une période où on les considérait tombés en désuétude, ceux-ci, boostés par le slogan imaginé par une certaine Frances Gerety en 1947, «Diamonds are forever», sont devenus les valeurs sûres du marché de la séduction. Un investissement, donc, dans la pierre… précieuse.
« Désormais, environ 80 % des femmes se fiancent aux Etats-Unis », note un sociologue du mariage outre-Atlantique. Dans l’Amérique puritaine, plus question de passer outre cette étape phare qui permet de préempter son amoureux, une étape non négligeable si, en plus, il est célèbre. Du coup l’expression « Look at the ring ! » prend tout son sens chez les stars qui, pour en mettre plein la vue, rivalisent de dollars, à défaut d’imagination.
Car oui, à l’heure de l’engagement, qu’elles soient rappeuses, bad girls, reines de la provoc ou quadragénaire blasées et déjà divorcée, aucune ne mégotte sur le choix d’un carafon de rombière. Ainsi a-t-on pu arbitrer, à quelques semaines d’intervalle, la bataille de diamants entre les rivales de toujours, Angelina Jolie et Jennifer Aniston. D’un côté, pour Jennifer – à la veille de sa seconde union –, un diamant circulaire posé sur un anneau en or jaune. De l’autre, pour Angelina – rebelle tatouée qui se dirige vers rien moins que son troisième mariage –, la pureté saisissante d’une taille rectangulaire de style rétro avec un diamant de qualité A plus fabriqué par Robert Procop, son ancien collaborateur pour la collection The style of Jolie.
En France, chez Edouard Nahum, l’un des joailliers favoris des célébrités, on note que c’est le futur marié qui vient seul procéder au choix. Le sémillant Christophe Dechavanne, trois enfants de trois mères différentes et deux mariages à son actif, est un habitué qui préfère les pierres carrées. Jean-Marie Bigard y a gâté sa compagne Lola avant leur union en choisissant une pierre classique avec un beau montage. Tandis que Puff Daddy, jamais avare de bling-bling, a jadis jeté son dévolu sur un pavage de diamant pour Cassie, avant la rupture hélas. Dans ces cas-là, s’il ne s’agit pas d’une pierre de famille, la fiancée peut garder la bague.
Toujours selon Edouard Nahum, qui constate un boom des ventes depuis trois ans avec, sur ses deux sites de ventes parisiens, 40 bagues de fiançailles vendues par mois pour un panier moyen de 4 000 euros. Une somme négligeable pour les stars qui achètent rarement au-dessous d’un carat de diamant. La chanteuse Beyoncé porte ainsi une bague de 5 millions de dollars à son doigt. Et, en dépit de la crise, l’inflation bling-bling a de beaux jours devant elles. Dernièrement le guitariste de Journey, un certain Neal Schon, très connu aux Etats-Unis, n’a-t-il pas fait livrer à sa fiancée sa bague de plus de onze carats par fourgon blindé, de peur de se la faire braquer en route ?
Chez Harry Winston, la bague best-seller débute aux environs de 15 000 ou 20 000 euros, c’est le fameux diamant de taille coussin qui remporte tous les suffrages. On y plébiscite les tailles modernes qui apportent de l’éclat. Souvent, chez ce joaillier, c’est la futur fiancée qui vient faire les repérage avec une amie avant de convier son futur époux à venir récupérer le devis. Mais nul n’ignore que, pour les VIP, le choix se fait différemment.
Pour le choix, c’est un vendeur qui se déplace lui-même assisté de gardes du corps au domicile du fiancé. Là, ce dernier a beau se voir présenter une multitude de possibilités, il n’hésite pas, éventuellement, à se faire dessiner un modèle personnalisé. Comme l’a fait Justin Timberlake pour Jessica Biel. Ce garçon, pourtant très occupé, s’est creusé la tête des jours durant pour sortir le croquis parfait, celui d’une bague d’esprit vintage à diamant carré. CQFD : on peut être un garçon très rock’n’roll et ne jurer, au moment de franchir le pas vers l’autel, que par les vertus du classicisme. Un concept, finalement, jamais démodé.