Une immersion palpitante dans les coulisses du Palais Garnier ! Dans la nouvelle série OCS Originals L’Opéra, diffusée ce mardi à 20h40 sur OCS Max et disponible sur la plateforme, Ariane Labed campe Zoé, une danseuse étoile à la dérive, poussée vers la sortie. Une performance récompensée par un prix d’interprétation à Séries Mania. Entretien avec l’actrice franco grecque, révélée en 2010 par le film Attenberg d’Athina Rachel Tsangari, qui lui avait valu des mains de Quentin Tarantino, alors président du jury de la Mostra de Venise 2010, la Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de jouer dans « L’Opéra » ?
Une des raisons qui a fait que j’ai accepté, c’est le fait que Zoé soit une danseuse, et que je comprenne qu’il y avait beaucoup de danse. J’ai fait de la danse adolescente et petite fille et c’était une sorte de rendez-vous d’une certaine manière avec mon expérience passée. J’avais un vrai désir de travailler de cette façon physique à nouveau. J’aimais beaucoup le fait que ce soit vertigineux. Je ne me sentais évidemment pas à la hauteur d’un rôle d’étoile. Il y avait quelque chose de l’ordre du challenge qui m’a émue à la lecture du scénario. J’aimais aussi que L’Opéra parle de la danse d’une autre manière, et évite tous les écueils assez clichés sur le monde de la danse classique. Ce monde est suffisamment ouvert et complexe pour qu’on puisse s’identifier aux personnages même si on n’a pas de lien avec cette institution qu’est L’Opéra.
Click Here: qld maroons jerseyVous avez suivi une formation en danse adolescente, avez-vous suivi un entraînement particulier pour tourner dans cette série ?
On a travaillé pendant plusieurs mois avec une équipe de chorégraphes et de danseurs. On avait un entraînement quotidien, des chorégraphies à apprendre. Ce programme de remise en forme passait par des cours de danse classique, des cours de barres au sol, des cours de pilates. On a beaucoup travaillé !
Avec ce rôle, vous cumulez les rôles de danseuse et actrice, comment cela se passe par rapport à une série qui nécessite moins d’engagement physique ?
Cette double casquette, c’est forcément plus de travail. Mais ce qui est génial avec un travail aussi physique, c’est que l’un nourrit l’autre : plus je travaille la danse, plus cela nourrit le jeu, et plus le jeu se dessine, plus cela s’inscrit dans la danse. C’est un vrai dialogue. Je prends cela comme un cadeau et une opportunité de développer ces deux armes qui se nourrissent l’une l’autre.
Qu’est-ce qui vous a plus chez ce personnage, Zoé Monin ?
J’ai beaucoup aimé le personnage, c’était une évidence. Le personnage de Zoé Monin est assez fascinant dans cette combativité et dans cette force qu’elle a, que j’ai essayé d’incarner.
Zoé est un personnage complexe, assez ambivalent… Comment avez-vous approché sa psychologie ?
Zoé est le produit de cette institution. Les choses qu’elle combat… Ce sont aussi les choses dont elle est faite. Elle a été formée dans cet univers-là, dur et assez impitoyable. Elle est effectivement, en tout cas, c’est comme cela que je l’ai comprise, dans cette ambivalence entre détermination et une vraie fragilité. En tant que danseuse étoile, elle a dû certainement combattre au jour le jour. On ne peut pas traverser cette institution sans y laisser des plumes. Elle est humainement assez maladroite parce que sa vie a été centrée sur le travail de la danse et son corps. Du coup, il y a des choses pour lesquelles elle est moins douée. Elle a des blessures qui font qu’elle se méfie des gens. C’est quelqu’un à qui je peux pardonner. Elle a de multiples facettes, parce qu’elle a vécu des choses assez dures.
On peut tous s’identifier à Zoé, dans le sens où l’on peut tous se retrouver poussé sur le banc de touche…
Ce sentiment d’être mis à l’écart, de penser qu’on était à une place établie et finalement comprendre que les choses sont plus fragiles que cela, on l’a tous vécu que ce soit sur le plan amoureux, au travail ou au sein de sa famille. On a tous connu le sentiment de rejet, la peur de ne plus appartenir. La grande peur de Zoé, c’est de ne plus appartenir à cette maison alors que c’est absolument tout son monde. Le fait que cela puisse lui échapper la confronte à cette angoisse abyssale de trouver sa place au monde, qu’elle pensait avoir trouvé à l’Opéra. On peut tous comprendre Zoé.
Dans la série, les scènes de danse résonnent vraiment avec ce que traversent les personnages…
Oui, ce n’est pas du tout séparé. Plus on avance sur la série, plus la danse est présente. Pour Zoé, il y a quelque chose de l’ordre du combat entre elle et son propre corps, ses limites, ses vertiges… Elle se sent empêchée elle-même de danser. Les moments de danse de Zoé sont comme des combats de Rocky Balboa. Avec Cécile Ducrocq [la cocréatrice de la série], on en a beaucoup parlé, en rigolant un peu… Mais l’idée est que quand elle danse, elle se bat. Ce qui est intéressant, c’est qu’on se détache de l’idée de la danseuse frêle et fragile. La série dépeint des corps puissants.
Comment voyez-vous sa relation avec Flora (Suzy Bemba), cette jeune surnuméraire qui espère devenir l’une des premières danseuses noires du prestigieux corps de ballet ?
Au départ, Zoé n’est pas du tout dans une logique de transmission parce qu’elle n’envisage pas du tout la fin de sa carrière. L’idée de transmettre lui paraît absurde. Finalement, elle décide de l’aider initialement pour des raisons égoïstes et découvre en elle, quelqu’un qui, comme elle, doit se battre et faire ses preuves. Il y a un vrai parallèle entre ces deux femmes. J’ai beaucoup aimé en lisant le scénario cette idée de miroir et d’entraide entre deux femmes qui peuvent se comprendre en disant peu. Elles sont plutôt dans l’action. C’est une rencontre assez évidente.
Et comment voyez-vous sa relation avec Sébastien, l’ambitieux directeur de la danse du Ballet de l’Opéra national de Paris, qui veut virer Zoé ?
Ils étaient amis auparavant. Quand elle le voit arriver, elle se dit que c’est un allié, donc c’est une bonne nouvelle qu’il prenne cette place. Elle le considère comme quelque chose de plutôt confortable pour elle. Et ce qu’elle pensait se révèle être quelque chose de tout à fait différent. Ce qui est intéressant dans leur relation, c’est que chacun est là pour défendre son propre projet ou sa propre carrière, quitte à faire mal à l’autre. Peut-être même qu’elle l’entend et le comprend.
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