Visite guidée du cerveau de Charles Swan, interprété avec brio par Charlie Sheen, excellent dans le rôle d’un dandy au cœur brisé.
Come-back. Quel plaisir de retrouver Charlie Sheen! Lui qui depuis trois ans défraie plus la chronique par ses frasques médiatisées que par ses rôles au cinéma. Roman Coppola, qui le connaît depuis l’enfance – ils ont fait les quatre-cents coups ensemble quand leurs pères respectifs tournaient Apocalypse now aux Philippines – lui a malgré tout fait confiance pour son deuxième long-métrage et lui confie le rôle-titre.
Charlie Sheen y interprète un graphiste déjanté des années soixante-dix, largué par sa petite amie et complètement paumé. Le public le suit à travers plusieurs épisodes fantasmés où tantôt il part à la reconquête de sa belle, tantôt il se venge d’elle et lui fait comprendre son “erreur”. On retrouve chez ce looser/charmeur des traits du Duc de The Big Lebowski, tellement égoïste et narcissique qu’aucune des catastrophes qu’il provoque ne l’ébranle. Comme “the dude”, il s’énerve facilement et affiche une consommation d’alcool quelque peu abusive. Le contraste est parfait entre la sophistication du personnage, dans sa Cadillac, en costume cintré pattes d’eph’ et lunettes fumées, et ses rêves loufoques semés d’états d’âme un peu ridicules.
Dans ce voyage introspectif, il est soutenu par son meilleur ami et confident Kirby Star, rôle sur mesure pour Jason Schwartzman, exceptionnel avec cette coupe de cheveux “afro-juive”.
Avec Dans la tête de Charles Swan III, Roman Coppola, qui a cosigné avec Wes AndersonA bord du Darjeeling Limited et Moonrise Kingdom, rend hommage à Charlie White III, célèbre graphiste californien, connu pour son travail autour d’Harley Davidson, Levi’s, mais aussi les Rolling Stones. Il nous plonge d’ailleurs dans un univers coloré délirant inspiré des illustrations publicitaires de l’époque: pin-ups et bouches rouges, cocktails et hamburgers stylisés sont légion dans la tête de Charles Swan.
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