US Open : Medvedev « ne savait pas faire une volée », quand il jouait pour les interclubs avec Bordeaux

A 25 ans, Daniil Medvedev a remporté dimanche son premier titre du Grand Chelem à l’US Open en battant Novak Djokovic.Celui qui vit en France depuis l’âge de 14 ans est passé par le club de la Villa Primrose à Bordeaux entre 2017 et 2019. Là-bas, personne ne le croyait capable d’atteindre ce niveau-là.Il peut encore décrocher la place de numéro 1 mondial cette saison.

C’est un temps qui ne paraît pas si lointain. Pourtant, au regard du chemin parcouru par Daniil Medvedev depuis, on pourrait penser que c’était il y a une éternité. C’était un jour de décembre 2017. Précisément à Lannion en Bretagne. Daniil Medvedev devenait à 21 ans champion de France par équipe avec le club de la Villa Primrose, avec entre autres comme compères Mickaël Llodra, Jérémy Chardy ou encore Edouard Roger-Vasselin. Le vainqueur de l’US Open 2021 fut même licencié pendant trois ans à Bordeaux de 2017 à 2019.

« Il était à l’académie de Jean-René Lisnard à Cannes [depuis l’âge de 14 ans] qui est un très bon ami, explique le directeur du club Jean-Baptiste Perlant, je cherchais un joueur pour renforcer l’équipe et il avait un bon petit potentiel que j’avais repéré lors de notre tournoi (un ATP Challenger 125). » C’est comme ça que le Russe alors 65e mondial a fini par débarquer sur les bords de la Garonne. Et à l’époque personne ne l’imaginait remporter un tournoi du Grand Chelem et atteindre la deuxième place mondiale :

 « Je n’aurais jamais imaginé un instant que Daniil [Medvedev] arrive à ce niveau. Pour moi, il ne pouvait pas aller beaucoup plus haut car il était beaucoup trop nerveux. Il exprimait beaucoup trop sa frustration et ses émotions sur le court. Il n’arrivait pas du tout à les gérer », affirme Jean-Baptiste Perlant. Même chose pour Edouard Roger-Vasselin qui n’aurait pas misé un kopeck sur son partenaire : « Si on m’avait dit ça, il y a quatre ans, je ne l’aurais absolument pas cru ! »

« Il ne pouvait même pas jouer en double à cause de sa volée »

Pour justifier ce sentiment de l’époque, les deux hommes avancent aussi le niveau tennistique du Russe. Pour Jean-Baptiste Perlant, « il avait de grosses lacunes et pour moi, cela était une limite à sa progression. Il était très inconstant, il faisait pas mal de fautes notamment en coup droit alors qu’aujourd’hui, il n’en fait presque plus. Son revers était bon mais il est devenu exceptionnel comme son service. Et surtout, il n’avait pas du tout une bonne main. »

A tel point que Daniil Medvedev « ne pouvait même pas jouer en double à cause de sa volée » selon Edouard Roger-Vasselin : « C’est lui-même qui ne voulait pas jouer alors qu’il était le numéro 1 de l’équipe » ! On comprend donc mieux pourquoi au club beaucoup avouent être « bluffés » par ce qu’il fait depuis plusieurs mois. « C’est complètement dingue », avoue même Jean-Baptiste Perlant.

Le joueur est devenu une machine de guerre, mais l’homme, lui, est resté le même, parfois entre l’extravagance et l’inconscience, à l’image de sa célébration lors de sa victoire sur les courts de Flushing Meadows, «Ce trait de folie, il l’a toujours eu » rappelle le dirigeant bordelais. « C’était un mec un peu foufou avec un très gros caractère en 2017. Je dois avouer qu’il nous faisait bien rire sur le terrain ! Mais ça fait du bien d’avoir des joueurs comme ça », précise l’ancien capitaine d’équipe de Daniil Medvedev.

Edouard Roger-Vasselin se souvient même « avoir trouvé quelques trucs pour le faire rire et le détendre sur le terrain ». L’ex 35e mondial rappelle que cette attitude, pas forcément « très clean » avec de nombreuses raquettes cassées, « montrent aussi le caractère du joueur et son envie d’être ultra-performant sur chaque point ». 

Bientôt numéro 1 mondial ?

Aujourd’hui, même si le Russe a fait « d’énormes progrès sur son attitude et son jeu » dixit Perlant, il reste « un mec vraiment atypique » pour ERV. Celui qui « adore jouer aux jeux vidéo jusqu’au bout de la nuit », selon son ancien coéquipier à la Villa Primrose, garde le contact. « Il ne faut pas oublier qu’il parle très bien le français, presque couramment. Il a été très apprécié ici et il a continué pendant longtemps à participer à notre groupe WhatsApp alors qu’il ne jouait plus avec nous et qu’il était en train de passer dans un autre monde », rappelle Jean-Baptiste Perlant. Si Medvedev devait de nouveau demander des nouvelles sur le groupe, ce ne serait plus le moment de le chambrer sur sa technique au filet. 

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