C’est comme une force obscure qui nous entoure. L’intelligence artificielle contrôle nos usages informatiques, notre quotidien. Bientôt nos pensées ? Objet de fantasmes, entre science-fiction et grands espoirs, « l’IA », pour les intimes, éveille souvent la méfiance par ignorance. C’est pour y remédier que la Maison des Mathématiques et de l’Informatique (MMI), qui vise à rendre ces disciplines accessibles à tous, a conçu une exposition didactique pour mieux la cerner, gratuite et limitée aux samedis dès 14 h 30 (réservation conseillée).
Des approches pluridisciplinaires
« Nous voulons expliquer comment l’IA fonctionne, de manière assez simple, en jouant et avec l’accompagnement d’un médiateur », explique le directeur de la MMI, Olivier Druet, lui-même enseignant-chercheur en mathématiques. « Tout le monde parle de l’IA selon deux discours : d’un côté, c’est génial, ça va révolutionner le monde. De l’autre, c’est une super intelligence qui nous rendre esclaves. Ça, on en est à mille lieues ! » Différents pôles abordent des facettes plus tangibles : l’histoire de l’IA, ses applications, son évolution, ses métiers…
Mais d’abord, comment définir l’IA ? « Les commissaires de l’expo, profs à l’ENS Lyon, n’ont jamais pu se mettre d’accord sur ce qu’était l’IA », s’amuse Olivier Druet en présentant un pôle vidéo où des spécialistes de différents milieux en donnent leur vision, « pour que les visiteurs ressortent avec leur propre définition de l’IA ». Une frise historique montre les origines diverses de l’IA, pour montrer son caractère pluridisciplinaire. « L’IA est née dans les années 50, voire dans les années 30 où on commençait à se poser des questions théoriques en neurosciences. L’IA naît vraiment en 1956 avec des gens qui ont décidé, un été, qu’ils allaient faire faire des choses intelligentes à une machine. »
Pas si intelligente, finalement
Des jeux permettent de comprendre entre autres la reconnaissance faciale, et de constater que l’IA n’a pas la science infuse. Comme nous, elle doit d’abord apprendre avant de savoir, et contrairement à nous, elle n’est pas douée pour les nuances. Les tâches complexes lui sont plus faciles que les tâches basiques. Ce qui revient souvent à se demander ce qu’est l’intelligence. « Battre un champion du monde aux échecs, c’est de la programmation brute. L’IA, c’est plutôt la capacité de reconnaître un feu rouge dans une image. » C’est tout le paradoxe : « On sait plus facilement programmer une machine qui gagne aux échecs qu’une machine qui fait la vaisselle. »
L’expo aborde aussi les algorithmes qui semblent exploiter nos données. « Dans les années 2000, au début des réseaux sociaux, la première chose qu’ont fait les gens, c’est de poster une photo de leur chat. Ils ont écrit ‘chat’à côté, et on s’est retrouvé avec des banques de données de chats sur lesquelles on a pu entraîner les algorithmes. » Aujourd’hui, nous sommes dans un âge d’or de l’IA, « lié à l’explosion des données disponibles, conclut Olivier Druet. « Mais rien ne dit que les projets qu’on forme aujourd’hui ne vont pas s’écrouler dans 5 ans. Cette histoire n’est pas linéaire, elle va d’échecs en succès en échecs… » L’important est de savoir ce qu’on attend de l’IA, et ce qu’on ne veut pas qu’elle remplace. Dans tous les cas, nous gardons le contrôle. Notre cerveau peut dormir tranquille.
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