D’une saison à l’autre, le Losc a emprunté les montagnes russes. Epatant champion de France en mai dernier, le club nordiste n’est plus que l’ombre de lui-même quelques mois plus tard. Quinzième de Ligue 1 après six journées, Lille n’a remporté qu’un seul match et déjà perdu trois fois soit autant que toute la saison dernière. Plus largement, les Dogues réalisent leur pire début de saison depuis vingt ans.
Battu samedi dans le derby, le Losc n’en finit plus de s’enfoncer. De quoi se demander qui sont les responsables de cette mauvaise entame alors que Reims se présente ce mercredi (19 heures) au stade Pierre Mauroy dans un match déjà capital.
Gourvennec au centre des critiques
Pas facile de succéder à Christophe Galtier sur le banc du Losc. Nommé entraîneur à la surprise générale en juillet dernier, Jocelyn Gourvennec avait été froidement accueilli par des supporters très sceptiques de voir débarquer un coach au CV peu fourni ces dernières années. Deux mois après, les critiques s’intensifient au vu du début de saison raté des Dogues. Preuve que la situation est compliquée, José Fonte, capitaine du Losc, a volé au secours de son entraîneur ce mardi en conférence de presse.
« C’est difficile pour le coach mais il travaille beaucoup pour nous donner des consignes et bien travailler. A nous de lui donner cette victoire, cette confiance, cette tranquillité. C’est une personne très professionnelle. C’est un bon entraîneur. Les critiques sont injustes car il donne tout. Il fait tout son possible pour nous donner le meilleur pour gagner un match », a réagi le défenseur lillois.
Celui qui a débarqué en voulant se mettre dans les pas de Galtier, son prédécesseur, souffre forcément de la comparaison. Gourvennec n’a pas encore réussi à imposer sa patte. Et pas sûr qu’on lui laisse du temps pour que la greffe prenne enfin. Car le technicien joue déjà gros. S’il ne parvient pas à redresser la barre lors des quatre matchs qui arrivent avant la trêve internationale (Reims, Strasbourg, Salzbourg, Marseille), la question de son maintien se posera inévitablement même s’il bénificie toujours du soutien de son président.
Létang n’a pas la cote chez les joueurs
Si Gourvennec concentre l’attention médiatique en sa qualité d’entraîneur, Olivier Létang président du club depuis décembre dernier, n’est pas non plus étranger au début de saison raté. En allant au bras de fer avec Nice en fin de saison pour obtenir une indemnité suite au départ de Galtier, le dirigeant a certes obtenu ce qu’il voulait (4M€) mais il a surtout perdu beaucoup de temps.
Pendant que Létang, Galtier et Nice réglaient leurs comptes, l’identité du nouvel entraîneur lillois se faisait toujours attendre. L’effectif a même repris l’entraînement fin juin sans connaître le nom de son nouveau coach ni du futur staff. Parti en stage aux Pays-Bas, le groupe nordiste a finalement appris la nomination de Gourvennec le 5 juillet alors que la préparation avait déjà commencé
Au-delà de cette nomination tardive, Olivier Létang ne bénéficie pas non plus d’une cote d’amour incroyable dans le vestiaire lillois. Guidé par un contexte économique compliqué, le non-versement des primes collectives du titre de champion en a énervé beaucoup même si les discussions se poursuivent. Plus récemment, la sortie médiatique du président dans La Voix des Sports n’est pas très bien passée. Interrogé sur le titre de la saison dernière, Létang a résumé à sa façon la performance des Lillois.
« L’an dernier, le Losc a gagné douze matchs par un but d’écart. Douze matchs ! Entre gagner par un but d’écart et perdre par un but d’écart, il n’y a rien. Dans les éléments qu’on a en termes de data, parce qu’on suit tout, le LOSC aurait dû finir quatrième. On a surperformé ». Une analyse franche mais qui a beaucoup déplu en interne. Car des joueurs ont eu le sentiment que leur président minimisait leur incroyable exploit.
Click Here: cheap soccer jerseyDes joueurs moins performants
Avec le départ de seulement deux titulaires (Maignan et Soumaré) et d’un joker de luxe (Araujo), l’effectif lillois n’a pas été transformé cet été. Sauf que les champions de France, impeccables la saison dernière, sont en difficulté depuis la reprise. Base de la réussite nordiste dans le titre, la colonne vertébrale Fonte-André-Yilmaz est clairement un ton en dessous. Même chose pour des joueurs qui voulaient partir cet été sans avoir réussi à trouver preneur (Ikoné, Bamba, Xeka…) Moins efficace, moins solide défensivement, le Losc pêche dans tous les domaines. Comme si inconsciemment, les Nordistes étaient en train de vivre une décompression d’après titre.
Derrière cette baisse de performances, l’effectif semble aussi avoir moins de ressources que la saison passée. Si Lille n’a pas perdu beaucoup de joueurs, il ne s’est pas non plus énormément renforcé. Trois recrues (Grbic, Onana, Gudmunsson) sont venues renforcer un club qui doit jouer sur les deux tableaux (Ligue 1 et Ligue des champions). Et parmi les renforts, seul Grbic, qui a suppléé Maignan dans les buts, est actuellement titulaire. Moins fourni, l’effectif est aussi plus touché que la saison dernière par les blessés à l’image de Renato Sanches et de Jonathan Bamba à l’infirmerie depuis plusieurs semaines. A croire que le Losc a perdu son mojo de l’an passé. Il est plus que temps de le retrouver.